Sunday, May 15, 2016

Quand un mystérieux parfum de soufre balaie Tokyo

"When a mysterious scent of sulfur sweeps Tokyo"

Ukiyo-e "images of the floating world" Ota Museum-Tokyo

Décidément ces jours-ci Tokyo sent le soufre. 1) La candidature de la cité aux jeux Olympiques d'été de 2020 entachée par les enquêtes de la justice sur des cas de corruptions pour "faciliter" l'attribution des J.O. à Tokyo par des pots de vins à des personnages influents du CIO... Merci l'agence de publicité Dentsu semble dire les réseaux sociaux. Accusations et enquêtes par la justice française montrent des personnages indélicats particulièrement actifs dans le monde de l'athlétisme international et du mouvement Olympique. 2) Et maintenant on apprend que le gouverneur de la mégalopole de Tokyo a utilisé (il l'a confessé) l'argent de ses contribuables pour arroser ses contacts influents avant l'élection du Gouverneur - Maire de Tokyo, la mégalopole au plus riche budget municipal au monde. Monsieur Masuzoe, francophile et francophone, ancienne pousse de bambou née sous le premier ministre Takeshita est aussi accusé de dépenses somptuaires lors de ses déplacements outre-mer, explosant les règles et usages lors de ces déplacements professionnels. 3) En fin de course de ce triste palmarès mais pas moins étonnant, choquant, scandaleux, une autre affaire qui scandalise aussi les journalistes japonais qui n'ont pas tous le droit de l'écrire : le Japon accueille le G7, alors que le pays est en récession.

Le Premier Ministre Abe va se servir du G7 d'Isé-Shima pour forcer la main aux pays du G7 pour engager la redistribution d'argent facile sur le marché (l'Allemagne n'est pas contente de cela du tout). Puis monsieur Abe va habilement (sauf catastrophe naturelle, ou acte de terrorisme international) récupérer le G7 (argent frais endettant plus encore le pays) et la visite historique du président américain Obama à Hiroshima pour organiser des élections parlementaires dont il espère naturellement être le principal bénéficiaire. Cela alors que son programme économique des 3 flèches se met à battre de l'aile et que les difficultés et la pauvreté s'accumulent dans de plus en plus d'entreprises, et de foyers de japonais surtout les plus faibles, dans les régions, dans les banlieues de Tokyo. Vainqueurs les puissants politiciens. Perdants, les mauvais politiciens voués aux gémonies (pas habiles et trop bavards sur Twitter comme Masuzoe se vantant d'utiliser avec bonheur l'argent  des "tax payers").

Entubés dans tous les cas de figure: les contribuables japonais. Particulièrement bernés, les habitants du Nord-Est du Japon et de Fukushima (ajoutons les victimes de Kumamoto le mois dernier) régions détruites par le tsunami de 2011 et qui n’ont toujours pas repris leur vie comme avant la catastrophe malgré les obligations morales auxquelles s'engagent les fonctionnaires et les élus lors de leur entrée dans la carrière ou mandat au Japon. Dans ce cas les promesses des politiciens locaux et du gouvernement Abe n'ont pas été bien loin semblent dire des journalistes japonais que je rencontre fréquemment, un peu trop craintifs pour l'écrire ou le dire. Ici, les manipulations, techniques de surveillance et contrôle des individus en tous genres et les sommes dépensées par vanité, avarice, égoïsme nous transportent dans un monde dans lequel Huxley et son brillant élève Orwell auraient des places de choix de conseillers en communication.



(Edited, mise à jour)