Friday, December 03, 2010

La Corée du nord au bout du fusil! Gigantesques manoeuvres militaires nippo-américaines en Mer Jaune


Coïncidence ou non, les chaînes de télévisions japonaises sortent les vieux films des placards ces jours-ci et c'est ainsi que sur la chaîne TV Tokyo sont présentés depuis lundi, des films icônes sur les Seals, les pilotes de chasse ou la guerre du Viêt-nam, idem avec la sortie du Yamato version spatial sur le grand écran... Ambiance.

Les forces armées américaines en ont également profité pour inviter les journalistes correspondants en poste au Japon pour suivre tout cela, et le résultat est que les quotas débordent. Tout le monde en rang pour le journalisme embedded... et embarqué. Pensez, la bataille aux images entre agences! Journalisme? Non, commerce d'images. Bien évidemment la discrimination des militaires Américains continue vis a vis des journalistes travaillant au Japon, avec censures et discrimination pour ce qui est de l'accès à l'information.

Quoiqu'il en soit le calendrier est chaud puisque le Japon et les Etats-Unis vont tenir aujourd'hui et pour six jours leur plus grand exercice militaire conjoint jamais organisé, et ce, quelques jours après les manoeuvres militaires américaines et sud-coréennes. Objectif: une démonstration de force après la montée de tension intervenues sur la péninsule coréenne. Manoeuvres tenues cette fois loin des rives chinoises pour ne pas déclencher la colère du Dragon...

L'exercice "Keen Sword" était prévu bien avant les tirs d'artillerie survenus entre les deux Corée la semaine dernière. Démarrant vendredi il aura lieu jusqu'au 10 Décembre, et réunira environ 34.000 militaires japonais, 40 navires de guerre et 250 avions auxquels vont se joindre plus de 10.000 homologues des forces américaines, 20 navires de guerre et 150 avions.

Nom de code: "Keen Sword"

Un exercice tenu loin des côtes chinoises pour ne pas heurter les susceptibilités Pékinoises, il sera concentré à proximité de la côte ouest et sud de la Corée du Sud.

En toile de fond de ces manoeuvres militaires Etats-Unis, Japon et Corée du sud, naturellement la question de la tension sur la péninsule Coréenne, la succession de Pyongyang avec la situation politique et économique dans la république populaire. Je cite l'excellente analyse Corée du Nord : "l'ère de la transition a commencé" par Philippe Pons, Le Monde, avec autorisation de l'auteur.

"Le processus de succession de Kim Jong-il par son fils, Kim Jong-un, a été officialisé, le 10 octobre, lors des cérémonies du 65e anniversaire de la fondation du Parti du travail. Que peut-on attendre de cette anachronique poursuite d'une « dynastie communiste » qui débuta avec la succession du « père de la nation », Kim Il-sung (1912-1994), par son fils Kim Jong-il et se perpétue le petit-fils ?

Apparemment remis de l'attaque cérébrale dont il a été victime, à l'été 2008, mais affaibli, Kim Jong-il, qui détient les rênes d'un pouvoir absolu, met progressivement en place une direction plus collégiale, avec la promotion de membres de sa famille - tels sa soeur Kim Kyong-hui et le mari de celle-ci, Chang Song-taek - ainsi que des fidèles comme le maréchal Ri Yong-ho, chef d'état-major. Adoubé par l'armée et le parti, Kim Jong-un devra cependant être crédité d'une réussite pour être pleinement accepté.

Les analystes à Séoul retiennent trois scénarios. 1 - La succession s'opère sans anicroche : Kim Jong-un apparaîtra comme la figure de la continuité de la lignée des Kim au sein d'une direction « moins autocratique », estime Rüdiger Frank, expert de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à l'université de Vienne. 2 - Le processus de succession est contesté de l'intérieur et des clans rivalisent pour le pouvoir, risquant de favoriser des ingérences étrangères. 3 - La transmission du pouvoir déraille, entamant le contrôle du régime sur la population et le pays sombre dans le chaos, voire une guerre civile, appelant une intervention extérieure.

La plupart des experts de la RPDC privilégient, pour l'instant, le premier scénario. Une lutte de pouvoir semble peu probable : l'élite a intérêt à maintenir la stabilité du pays et à serrer les rangs. « La disparition de Kim Jong-il peut changer la donne en ravivant de vieilles rivalités... », avance néanmoins Andrei Lankov, de l'université Kookmin, à Séoul. Un effondrement du régime (troisième scénario) ne semble guère vraisemblable en l'absence de toute opposition ou dissidence organisée.

Le premier scénario présente des analogies avec celui qui permit à Kim Jong-il de succéder à Kim Il-sung : dans les deux cas, l'élite a craint une guerre de succession. Au prix d'accepter un renforcement de l'« Etat dynastique » ? Selon l'anthropologue Heonik Kwon (London School of Economics), aux yeux des Coréens du Nord, nourris de l'idéologie du régime, la succession héréditaire s'enracine dans le nationalisme né en réaction au colonialisme japonais (1910-1945) dont la famille Kim est l'incarnation, détentrice à ce titre de l'identité nationale.

Dans un pays refermé sur lui-même comme l'est la RPDC, coupé de toutes autres références et entretenu dans la mentalité d'assiégé, le patriotisme cristallise l'adhésion populaire.

Mais les deux successions se situent dans des contextes différents. Kim Jong-il exerça le pouvoir dans l'ombre de son père pendant vingt ans avant d'y accéder. A 27 ans, Kim Jong-un aura peu de temps pour asseoir son autorité. En outre, sous un carcan en surface inchangé, la société nord-coréenne a évolué : l'économie parallèle, l'entrouverture à la Chine par le commerce légal et illégal ont entamé le contrôle sur la circulation des informations et, jusqu'à un certain point, les mécanismes coercitifs.

Souffrant de graves pénuries et objet de sanctions internationales renforcées, la RPDC est plus dépendante de la Chine. Dégager le pays de l'ornière économique est la condition impérative d'un transfert sans heurt du pouvoir. Kim Jong-il a promis qu'en 2012, centième anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, la RPDC sera un « pays fort et prospère ». Tenir cet engagement suppose de la dégager de son isolement actuel.
Pour la droite sud-coréenne, Pyongyang pourrait se livrer à des provocations comme lorsque Kim Jong-il fut désigné successeur : attentats à Rangoun contre le cabinet sud-coréen (1983) puis à bord d'un avion de Korean Air (1987).

Mais les experts de la RPDC, à Séoul, voient en Kim Jong-un un homme plus ouvert aux réalités extérieures et à « une évolution du régime sur le modèle chinois, impérativement recommandée par Pékin », avance Cheong Seong-chang, de l'Institut Sejong, à Séoul.
Le processus de succession, qui tend à garantir la continuité du régime en cas d'incapacité de Kim Jong-il, pourrait peser sur le jeu diplomatique. Jusqu'à présent, l'administration Obama a joué avec Pyongyang la carte de l'attentisme. « En recevant Kim Jong-il pour la seconde fois en six mois, Pékin a manifesté un soutien entier à Pyongyang.

Les Etats-Unis doivent en tirer les conséquences », commente Paik Hak-soon, de l'Institut Sejong. « La politique américaine de sanctions est peu efficace et un retour au dialogue doit être pris en considération », écrivait dans l'International Herald Tribune Donald Gregg, ancien ambassadeur américain à Séoul.

« Pour consolider la transition, estime Hitoshi Tanaka, ancien vice-ministre des affaires étrangères japonais, président de l'Institut de stratégie internationale à Tokyo, Kim Jong-il a besoin de l'extérieur et il faut s'attendre à des ouvertures de Pyongyang. »


(English) About 44,000 Japanese and U.S. troops are to start week-long joint military drills around Japan on Friday, 10 days after North Korea attacked a South Korean island, the JP government said. About 60 vessels and 400 planes from the two countries’ armed forces are to take part in the exercises in the Sea of Japan and near Okinawa island, which come two days after a joint drill between the United States and South Korea ended. The vessels include the US nuclear-powered aircraft carrier USS George Washington, which also participated in the drills in the Yellow Sea, and destroyers of Japan’s Maritime Self-Defence Force (Kyodo News)

Keen Sword is a regularly-scheduled exercise designed to strengthen U.S. and Japanese military interoperability and meet mutual defense objectives, according to exercise planners. Training events include integrated air and missile defense, base security and force protection, close-air support, live-fire training, maritime defense and interdiction, and search and rescue. Keen Sword is not designed to respond to, or mirror, any actual world events, nor is it directed at any nation. This training between Japan and the U.S. has been a routine, recurring event for many years. (US military authorities)

Regarding the Korean peninsula, Foreign Minister Yang Jiechi said all parties should remain calm and exercise restraint to bring the tense situation on the Korean Peninsula back to the path of dialogue and negotiation, and he emphasized that "China decides its position on the merits of the case and does not seek to protect any one side."



Sources: Dod, MoF, agencies, le Monde, Reporter's notes



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