Saturday, December 06, 2008

"Un café" avec Seyed Abbas Araghchi, ambassadeur d'Iran


"Demain l'Iran jouera un grand rôle au Moyen Orient".
Dr. Seyed Abbas Araghchi


Cela n'avait pas du tout l'air d'une discussion avec un envoyé d'une république assoiffée de sang. Au contraire, c'était une très intéressante entrevue avec l'ambassadeur de la République islamique d’Iran au Japon, durant un café hier suite a une impressionnante conférence tenue a la Nippon Foundation de Tokyo, bondée d'observateurs pour l'événement.

Après avoir lancé une volée de bois vert contre l'Occident (Allemagne, France, GB) le Dr. Seyed Abbas Araghchi me confirme que "Oui l'Iran a discuté avec les américains sur une stabilisation de la région Moyen-Orient lors de trois rencontres".

On parle toujours des intentions nucléaires belliqueuses de l'Iran, alors que selon lui, "le programme est pacifique". Il n'a pas nécessairement convaincu son auditoire.

Le programme nucléaire iranien, dit-il, a démarré en 1957, avec l'aide allemande, puis fut interrompu, après l'arrivée des Mollahs a Téhéran, ce qui a dissuadé les occidentaux de poursuivre les contrats nucléaires avec l'Iran.

"Cela nous a donné une bonne leçon qui est de ne pas avoir confiance envers les Européens une fois accomplie la révolution politique iranienne."

L'Iran qui, explique le Dr Araghchi, a été contraint a des négociations destinées, suite aux pressions américaines sur la Troïka européenne, "a stopper net le programme d'enrichissement de Téhéran."

"Pourquoi ne pas autoriser l'Iran a mettre en oeuvre son programme de centrale afin de générer 20.000 Mégawatts d'électricité", s'interroge l'ambassadeur "alors que les ressources énergétiques en pétrole et gaz, s'épuisent"?

Il a balayé les questions sur la menace de l'Iran pour Israël, en affirmant que "le Hezbollah avait deja marqué des points dans la région" et qu'en outre l'hypothèse d'une "attaque de missile nucléaire sur Israël se transformerait en une pluie d'une centaine de bombes nucléaires sur l'Iran", ce qui démontre que les déclarations américaines et européennes dans ce dossier "ne sont que de la propagande."

"Nous attendons a présent un changement d'attitude des américains avec l'élection de Barack Obama a la Maison Blanche."

"Nous sommes même prêts a négocier avec les Américains sur l'Irak" m' a déclaré l'envoyé de Téhéran au Japon. "2009 doit être le début des opérations" de la centrale nucléaire.

Discutant lors de la pause café avec le Dr. Araghchi, il m'a confié, entre autres choses, que l'Iran attendait de jouer un rôle important pour cette question de la reconstruction de l'Irak, et celle de la stabilisation du Moyen Orient.

Il m'a semblé qu'il ne prenait pas très au sérieux les explications de l'écrivain et essayiste américain Robert Baer, l’ancien chef espion de la CIA au Moyen-Orient, et auteur de "L'Iran, l'irrésistible ascension". "Bien entendu qu'on parle avec les américains, et avec d'autres, cela n'a rien de secret". De quoi? "Il n'y a pas d'autre voie pour les américains que d'accepter le rôle que peut jouer l'Iran dans la région moyen orientale."

Calme, mesuré mais ferme, le Dr Araghchi, ancien vice-ministre, en poste depuis février, a l'étoffe d'un futur haut-dirigeant iranien. Je l'ai laissé a ses hôtes de la Nippon Fondation alors que j'étais moi-même pourchassés par des japonais, qui se présentaient fort poliment comme des universitaires, très curieux visiblement de mon entretien avec l'ambassadeur d'Iran.

C'est qu'il m'a dit des choses très intéressantes en effet. L'affaire "Eurodiff" et les attentats en France dans les années 80. Mais, la page est tournée. Peut-être...

Friday, December 05, 2008

Délires de la presse "A ma botte" au Japon!



La Délégation de la Commission Européenne a Tokyo a
fustigé la censure et la discrimination commerciale
dont sont victimes les médias étrangers accrédités au
Japon.

Elle a présenté aux autorités japonaises depuis 2002
avec l'ambassadeur de l'UE au Japon, Bernard Zepter,
les cas de discriminations presse parmi les 130
articles de désaccords qui ont été identifiés entre
l'UE et le Japon.

Notamment dans le cas qui nous occupe, journalistes,
la censure des événements et des faits d'actualités
par les "clubs de presse" japonais, (présents dans
toutes les administrations, firmes, collectivités
locales, a la Bourse, etc.) fermés aux médias
étrangers sauf... aux agences de presse (AFP, AP,
ThomsonReuters, Bloomberg, Dowjones) qui ont créé de
fait un cartel "des médias étrangers" au sein des
cartels de la très puissante presse japonaise.

Pire! La censure imposée par les autorités du pays en
question conforte nos propres autorités (françaises)
qui a leur tour imposent, selon leurs bons désirs, un
carcan sur nos activités au mépris total de ce que
l'on nous rabâche quotidiennement sur liberté
d'entreprise (free trade), liberté de la presse, etc.

Sous présidence française de l'Union Européenne, un
nouveau coup fourré qui fait "désordre".

Je prends un exemple, lorsque Chirac est venu
récemment a Tokyo pour assister a divers événements
dont un qui s'est tenu a l'ambassade de France, son
petit état major a choisi d'inviter, d'en informer
l'AFP mais pas les autres.

En outre l'AFP a pu faire un télex et le vendre a ses
clients, un télex très aseptisé car sans références
aux affaires de Chirac au Japon ou en France, mais en
outre les services de l'ambassade de France, dirigée
par son ambassadeur, ancien secrétaire général du Quai
d'Orsay sous de Villepin-Chirac, Mr. Philippe Faure,
n'ont pas hésité alors a tenir confidentielle cette
invitation faite a l'AFP.

Discrimination et censure? "Oh non c'est l'état major
de Chirac a Paris qui a fait l'invitation"
dit
l'ambassadeur lors d'un petit déjeuner prestement
arrangé pour "les correspondants de la presse
française au Japon". Le Monde a souvent bénéficié des
mêmes faveurs que l'AFP.

La voix de son maître est ainsi respectée et on vous
balance que c'est normal. Les lecteurs,
téléspectateurs, auditeurs, et les professionnels,
apprécieront ce nouvel épisode des délires de la
presse "A ma botte" au Japon! A suivre...

Monday, December 01, 2008

Thailande, la révolte... en douceur


Les rouges contre les jaunes... France 2 parle de football? Non, de troubles politiques à coups de grenades offensives en Thaïlande, et le ton employé est léger. La Thaïlande à travers le prisme déformé des Parisiens, c'est surtout des plages et des filles aux yeux en amandes, alignées comme des langoustes grillées dans un palace à rabais.

Une crise de régime? Non... simplement des problèmes d'attentes pour des touristes qui rigolent... et visiblement pas un consul pour aider les pauvres vacanciers, plantés sur leur sac à dos Louis Vuitton à l'aéroport, un peu paumés.

Les 51 blessés Thai d'avant-hier dont 4 gravement sont ignorés des analystes assis à Paris, pas même interviewés par des envoyés spéciaux vraiment de passage. Les hôpitaux sont fermés? La censure et les rafles des opposants, pas vu ni lu. J'ai rarement vu une telle insouciance dans le traitement d'une crise politique qui dure depuis des années et qui va au-delà du combat entre modernes et anciens. Elle a commencé après seconde guerre mondiale, s'est prolongée par des massacres comme celui de Thammasat en 1976, de l'hôtel Royal à Sanam Luang face au Grand Palace en 1991 etc.



La démocratie est garantie par le roi, dont on célébrera l'anniversaire le 5. Les militaires (comme Prem hier ou Chamlong (opposant) ou Anupong aujourd'hui) forment un équilibre précaire dans une société corrompue par les milieux d'affaires glauques ancrés dans le camp Thaksin, ancien colonel de police qui a reçu des oligarques sino-thai des pans entiers de l'économie Thai et des "licences" pour exploiter des firmes télécoms à la botte.

Thaksin a puisé amplement dans les caisses de ses entreprises, appuyé par l'oncle Sam jusqu'à ce qu'il devienne franchement infréquentable. Il a recu l'aide de ses anciens potes de la police (qui on le sait en Thaïlande a des liens sulfureux avec les trafics multiples...) puis du pouvoir Thai, pour transformer la société en clients de l'establishment "thai" moins soucieux de free trade et de modernité que de privilèges. Ses proches sont agrippés aujourd'hui au pouvoir à Bangkok comme des sangsues sur un baigneur imprudent des marais. Mais évidemment c'est encore et toujours plus compliqué si l'on entre dans les détails.

Cela dit, observation de reporteur: Etant donné la pauvreté de ce journalisme emprunté, piqué dans la forme aux papiers d'agences, factuels sans plus, sans odeur ni saveur, et aussi réducteurs que des bulles de dialogue dans une bande dessinée, c'est à se demander si la notion de "sources" est encore légitime dans le métier de journaliste. En revanche le correspondant de France 24 a Bangkok semble bien mieux informé et implanté. Il y a des jours, curieusement, l'on est naturellement pour la fusion (des forces) des rédactions des chaînes TV publiques françaises!


Chamlong Srimuang, à droite, ancien général, ancien Gouverneur de Bangkok, Bouddhiste, a la tête des opposants. Les Thai l'adorent

Sunday, November 30, 2008

Hostages crisis, bio-terror, avian flu: Tokyo's apocalypse, now!



This is the statement made by Toshiyuki SHIKATA the security counselor of the flamboyant Tokyo Governor Shintaro ISHIHARA. If such a mass hostages crisis as in Mumbai, INDIA, added to a chemical or bio-weapons scenario was to happen in the JAPAN mega capital, would the result be tens of thousands of death?

Yes, it's possible!

No special forces able to interfere, no law to allow fast action from the authorities, not enough medical facilities, vaccines, security forces, not enough doctors, commandos, transport, no water, no food, no shelters. If a major pandemic: Tokyo residents will die one after the other.

Tokyo megalopolis (over 20 millions inhabitants with suburban cities) is heading towards apocalypse and does not even know it yet. Kobe earthquake and The Aum sect in 1995 taught nearly nothing to Japanese. The risk is not in the Indian sea, it is here in front of the eyes of an impotent administration. "We start to understand the phenomenon and have begun to rehearse".



Courtesy of Foreign Press Center, Japan. (Click the title to access)