Monday, November 26, 2007

La longue marche de Nicolas Sarkozy...

...Yuan Renminbi, gros contrats, environnement, Iran,
droits de l'Homme, armement. Moins de flagorneries
culturelles chez Sarkozy vis a vis de la Chine, et
davantage de logique pour des dossiers pris a bras le
corps. Question: Les Chinois (les japonais aussi)
savent-ils respecter un accord et se soucient-ils
vraiment de ce que pensent les autres, de la libre
entreprise, de la démocratie?

Les chinois de l'ethnie majoritaire Han sont-ils
incapables d'offrir une vision bien "harmonisée" avec
les vues occidentales au-delà de la logorrhée
habituelle sur les droits de l'homme, des minorités, si
difficilement conciliable avec la politique du parti
unique et d'assimilation forcée et pratiquée depuis un
demi siècle par la Chine communiste, par exemple, au
Tibet? Guère différente des massacres pratiqués dans
les années de guerre civile par les armées sanguinaires
de Chiang Kai-shek qui brûlaient vifs les réformateurs
et les communistes de Shanghai dans des locomotives.

Ainsi des heurts ont de nouveau secoué, ces derniers
jours, la turbulente et proclamée région autonome.
Quatre Tibétains ont été condamnés mardi à des peines
de prison allant jusqu'à dix ans ferme, pour des
activités indépendantistes. Paris contrainte de
rappeler devant tous que Taiwan fait parti du
territoire chinois, c'est un nouveau grand écart
inconfortable, encore. Pourtant Sarko a mis les points
sur les "i":


[Nicolas Sarkozy, Xian]

"La croissance chinoise ne doit pas et ne peut pas se
faire au prix d'une dégradation de l'environnement
mondial, de l'épuisement des ressources naturelles,
d'un réchauffement accéléré de la planète"
, a déclaré
le président français. "Je souhaite convaincre la
Chine d'accorder à la question de l'environnement et
du changement climatique une priorité comparable à la
nôtre"
. Il a estimé qu'il fallait inventer pour la
Chine, "dès le départ", un "modèle de croissance
durable"
. Le président français a appelé la Chine à
"prendre toute sa part" dans la résolution des grandes
questions internationales. "Je pense à la Birmanie où
j'ai demandé à la Chine de s'engager vigoureusement.
Nous avons besoin de la Chine au sujet de l'Iran, du
Darfour, de la Corée du Nord. Nous avons besoin de la
Chine pour trouver des solutions aux problèmes
globaux".
Une visite avec à la clé € 15 a 20 milliards
en contrats dont des Airbus et du nucléaire.


[Délégation devant le musée de soldats Terracotta, Xian]

On parle donc beaucoup d'environnement à l'occasion de
la visite chinoise de N. Sarkozy, j'ai bien aimé le livre
de Christian Gerondeau : "Ecologie, la grande arnaque"
chez Albin Michel. Parfois les chiffres cités donnent le
vertige. 2800 milliards de tonnes de gaz carbonique
dans l'atmosphère terrestre avec 30 milliards de tonnes
émises chaque année. 4000 milliards de tonnes en 2050,
3900 milliards seulement si réduction de 10% des émissions.

Enormément de détails, chiffres, rappels, 11.500 tonnes
de CO2 par minute émis par la Chine (20 % du total
mondial, 7% à l'Inde). Les illusions des
biocarburants. L'abominable pollution du charbon qui
risque de défigurer l'Asie...



Vu la "frénésie" de la demande et "l 'appel d'air" du
capitalisme à la chinoise, les nouveaux consommateurs
chinois sont loin de se casser la tête sur ces
questions dit-on, mais pourtant c'est bien le manque de
discipline politique des autorités centrales et
provinciales à l'égard de leurs industriels et de leurs
potentats locaux qui pose problème. Moins de 300
millions de chinois nouvellement enrichis sur 1,3
milliards vont ils mettre en péril le fragile
équilibre? La chine continue d'être un immense
laboratoire.


[Couverture de Blood Brothers, de Bertill Linner]

Toujours en suivant cette visite Sarkozienne chinoise,
je suis retombé sur un livre (en anglais cette fois)
"Blood Brothers, the criminal underworld of Asia" de
notre excellent collègue Bertill Lintner paru chez
Palgrave Mac Millan. Le titre balaie des décennies de
l'histoire Asiatique, gros plan sur les mafias et leurs
chefs, leurs organisations. J'avais parlé de Bertill
sur l'un de mes blogs d'Asian Gazette il y a plusieurs
années. Son bouquin est passionnant et effrayant. De
quoi dissuader pas mal d'investissements.

Enfin, pour savoir ce que les chinois de la presse
officielle pensent de la visite Sarkozy en Chine,
cliquer le titre pour accéder au papier du China Daily.
Une citation, en anglais: "Sarkozy visit marks new
phase in relations": "Like their counterparts
throughout the world, French conglomerates investing in
China are not free of risks and challenges. The great
majority of French businesses find their China
operations contributing less than 5 percent of their
total business volume nowadays. It is mainly caused by
structural problems in industries and trade rather than
intellectual property rights protection and
restrictions on technology transfer..."

NB: Selon les chiffres officiels, la part de marché de la France en Chine plafonne à 1,43%, avec un déficit bilatéral de 13,8 milliards d'euros. La France est le 8e client de la Chine et son 16e fournisseur.

Last but not least: Un peu d'humour chinois, une
réplique de visage de femme de la dynastie Han (206 av
JC - 220 ap JC) est offerte au président français
Sarkozy. Visage ou visages, masque ou ombres?



Tout cela en attendant les JO de Pékin en 2008 dont
voici les mascottes:



UPDATE: Reçu du service de presse d'Areva l'annonce des contrats Areva - CGNPC.

"Un "montant inégalé de grands contrats", aux dires mêmes de Nicolas Sarkozy: le président a fait lundi une moisson record de contrats avec la Chine à hauteur de plus de 20 milliards d'euros, soit le double de ce qu'anticipait la presse économique ces derniers jours. Areva vendra notamment à Pékin deux réacteurs EPR et Airbus 160 avions A320 et A330.

"Nous sommes à environ 20 milliards d'euros de contrats", soit "un montant inégalé de grands contrats", s'est félicité Nicolas Sarkozy lors d'une déclaration avec son homologue chinois Hu Jintao au Grand palais du peuple de Pékin, au deuxième jour de sa visite en Chine. Un peu avant, les deux dirigeants avaient présidé à une cérémonie de signature de contrats. La presse n'a pas été autorisée à poser de questions lors de cette réunion, faute de temps officiellement. Le groupe nucléaire Areva fournira au premier électricien nucléaire chinois, China Guangdong Nuclear Power Corps (CGNPC), deux réacteurs EPR de troisième génération. Ils seront livrés fin 2013 début 2014 sur le site de Taishan, dans le sud-est de la Chine, près de Macao. Montant de la facture pour Pékin: 8 milliards d'euros. Cet accord prévoit également la fourniture du combustible uranium pour faire fonctionner les deux réacteurs jusqu'en 2026.

Fait rare, la majeure partie de ce contrat historique pour le groupe d'Anne Lauvergeon sera "payée en euros", sauf le volet uranium qui sera libellé en dollars. "Nous n'avons pas de risques de change, c'est une première", s'est félicitée la patronne d'Areva, qui fait partie de la délégation d'une quarantaine de grands patrons qui accompagnent Nicolas Sarkozy. Areva pourrait travailler à la construction d'ici deux ou trois ans en Chine d'une usine de retraitement d'uranium pour près de 15 milliards d'euros. "Mais on ne signe pas de contrat aujourd'hui", a précisé Anne Lauvergeon. Au total, c'est le "plus gros contrat que l'industrie nucléaire civile ait jamais conclu", a-t-elle salué sur RTL. Une revanche pour Areva, qui s'était fait souffler quatre réacteurs de troisième génération par l'Américain Westinghouse en 2006. La Chine envisage de construire 32 centrales nucléaires d'ici 2020. Le groupe EDF sera étroitement associé au contrat d'Areva, puisqu'il va prendre près de 30% de la filiale franco-chinoise qui sera créée pour exploiter les deux EPR. "Nous allons avec CGNPC, notre partenaire depuis vingt ans, créer une filiale pour construire et exploiter" ces deux réacteurs, a expliqué à la presse le PDG d'EDF Pierre Gadonneix, aussi présent en Chine.

Deuxième grand gagnant, Airbus a vendu 160 nouveaux avions à la Chine, dont 110 A320 et 50 A330. Montant: dix milliards d'euros selon l'Elysée, 17 milliards de dollars selon Airbus qui précise qu'il s'agit d'un prix catalogue. En 2005 et 2006, Airbus avait déjà vendu 300 A320 à Pékin. "C'est une réussite", s'est réjoui Louis Gallois, PDG d'EADS, maison-mère d'Airbus. Il a précisé qu'un accord industriel permettra à la Chine d'être partenaire à hauteur de 5% du futur A350. Enfin, "quelques éléments" sur des hélicoptères pourraient être annoncés mardi à Shanghaï, où le président français achèvera sa visite officielle de trois jours en Chine. Le marché chinois est actuellement dominé par le concurrent américain d'Airbus, Boeing.

Outre Areva et Airbus, la France obtenait plusieurs autres contrats: Alcatel a noué un accord de 750 millions d'euros avec China Mobile, Alstom de 43 millions d'euros pour la signalisation du métro de Shanghaï, Eurocopter de 80 millions d'euros pour dix hélicoptères EC-155, et Natixis de 60 millions d'euros. Soit au total, selon les calculs de l'Elysée, 19 milliards d'euros de contrats, auxquels s'ajoute 1,2 milliard d'euros d'investissements en Chine de plusieurs groupes dont EDF ou Sanofi-Aventis." (Agences)

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