Friday, June 09, 2006

"Le Japon est un marché précurseur stratégique", pour le luxe!


Louis Vuitton a présenté mercredi 7 juin à Tokyo sa
collection féminine automne-hiver 2006/2007 lors d'un
défilé exceptionnel, le tout premier organisé par le
maroquinier et accessoiriste de luxe français hors de
Paris. "C'est la première fois qu'un tel show est
exporté", a souligné une porte-parole du groupe avant la
présentation, exacte réplique de la collection dévoilée
en mars dernier à Paris.

Créé et présenté par le directeur artistique de Louis
Vuitton, Marc Jacobs, ce défilé était organisé sous une
grande tente en forme de dôme spécialement dressée au
milieu du grand parc de Yumenoshima ("l'île de rêve") à
Tokyo.



En fin de soirée, la reine du disco Grace Jones a fait
une apparition "surprise", entraînant le tout Tokyo de la
mode sur la piste de danse.

"Le défilé est un moment vraiment important, celui où
Marc Jacobs catalyse l'énergie du studio de création pour
exprimer son point du vue sur la mode à un instant
donné", a déclaré le PDG du groupe, Yves Carcelle, à
l'issue de cette première.



Une cinquantaine de mannequins --les mêmes qu'à Paris--
ont présenté la collection au rythme d'un mixage techno,
chacune arborant un sac en toile, en vison ou autres
matières assorties à la tenue, devant Bernard Arnault, le
patron de LVMH, et plusieurs centaines d'invités triés
sur le volet.

"Marc Jacobs ne suit pas les tendances, il les invente,
parfois à contre-courant. Il a voulu créer une rupture.
Après le 11 septembre 2001, le monde de la mode était
gris, noir, triste. Il voulait ramener de la gaieté dans
cet univers, de la couleur. Il a choisi un artiste
peintre-illustrateur et designer de renommée
internationale, (le Japonais) Takashi Murakami, avec son
style particulier, son influence manga, pour faire passer
ce message", a raconté M. Carcelle.



"Le défilé est une manière de féconder Louis Vuitton, de
faire avancer le vocabulaire de la maison. A chaque
fois, Marc met au point des thèmes qui parfois
deviendront permanents, comme la toile multicolore créée
avec Murakami", a expliqué le PDG de Louis Vuitton.

"Cette présentation à Tokyo reste toutefois une
exception. Il se peut que ce soit la seule. Nous
n'avons pas envie de faire quatorze défilés dans le
monde. Car cela deviendrait une déclinaison commerciale
de ce qui doit rester un point du vue instantané sur la
mode", a-t-il précisé.

Le Japon est un marché précurseur stratégique pour Louis
Vuitton dont la griffe est particulièrement prisée par
les jeunes nippones, qui s'arrachent les sacs, devenus
objets fétiches, mais aussi par les hommes.

"Nous avons choisi le Japon parce qu'il traverse une
phase de renouveau de la créativité, de l'inventivité, de
la sophistication, du haut-de-gamme. Je pense que ce
pays est le laboratoire de ce qui nous attend ailleurs
dans le monde", a conclu M. Carcelle, qui connaît bien
le Japon, en faisant référence aux innovations
technologiques mais aussi à l'inéluctable vieillissement
de la population.



Louis Vuitton espère se développer encore sur l'archipel,
tant par l'expansion de son réseau que par
l'élargissement de sa gamme de produits, déclarait
récemment le nouveau directeur général de Louis Vuitton
Japon, Kiyotaka Fujii.

Ainsi, la marque au célèbre monogramme dit vouloir
s'adapter aux mutations d'une société japonaise
grisonnante afin de répondre à la demande de produits de
plus en plus sophistiqués.

Louis Vuitton Japon refuse de donner des chiffres précis
quant à ses objectifs de croissance au pays du Soleil
Levant, marché phare pour la marque.



La maison-mère, le groupe LVMH, réalise 14% de ses ventes
au Japon (262 magasins) sur un chiffre d'affaires total
de 13,91 milliards d'euros en 2005.